REALITE versus FICTION
Je n’ai aucune intention de répéter ce que j’ai déjà écrit dernièrement à propos des romans de Gabriel Tallent (My Absolute darling) et de Joyce Carol Oates (Poursuite). Mais voilà que je jette un œil à Ouest-France du mardi 24 janvier 2022 [édition de Rennes] et que s’y étale :
- Á la Une un gros titre : « En France, la société reste encore très sexiste »
- Page 3 Un article / interview : « Malgré #Me Too, la société reste très sexiste »
- Plus loin, un entrefilet sur un double féminicide à Saint-Brieuc (22) et un article plus conséquent sur un féminicide à Pont-Péan (35).
L’actualité vient donc, hélas !, corroborer ce que, dans ces romans, on aurait pu prendre pour de la pure fiction, fruit de l’imagination morbide des auteurs.
Petit rappel :
- My Absolute darling évoque entre autres l’emprise d’un père sur sa fille adolescente, mais aussi l’acceptation par celle-ci des violences qu’il lui fait subir. Mais comment fait-on quand on n’a aucun exemple différent sous les yeux ?
- Poursuite se focalise dans sa deuxième partie sur l’emprise d’un mari sur sa femme dont il est séparé. Le droit qu’il pense avoir sur elle, le droit de la punir, le droit de la tuer.
Alors non ! Ce n’est pas que de la fiction. En l’occurrence la réalité l’égale, voire la dépasse, dans l’horrible.
Cette réalité où les plus jeunes que l’on pourrait penser les plus ouverts dans ce domaine se montrent plutôt réactionnaires. Et pourtant, ils ont sous les yeux des exemples bien différents du schéma homme dominant / femme dominée. Les clichés ont la vie dure.
Mais ils ont aussi sous les yeux les réseaux dits sociaux et leur avalanche de discours, commentaires, photos, vidéos que l’on dit aujourd’hui « décomplexés » (Bel exemple d’euphémisme, soit dit en passant !).
Constatation qui peut faire peur
Quelle société cela nous prépare ? À la lutte contre le dérèglement climatique faudra-t-il ajouter la lutte contre le dérèglement humain ?...