POUR SAMA.

 

2011 – Alep (Syrie) : Parti de l’université, le mouvement de révolte contre la dictature de Bachar El Assad se répand sur toute la partie Est de la ville.

2016 : après cinq années de combats, aidées par l’aviation russe, les troupes de Bachar El Assad reprennent progressivement possession des quartiers rebelles. La population – ce qu’il en reste – est évacuée.

Ces cinq années, une jeune femme, Waab El Kataeb les a filmées quotidiennement avec sa caméra vidéo. C’est dans cette ville assiégée qu’elle a épousé Hamza, un médecin, et mis au monde sa petite Sama à qui le film est dédié, à qui le film s’adresse.

500 heures d’images brutes qu’il a fallu trier, pour aboutir à Pour Sama, un film de 95 minutes, documentaire et document sur une ville impitoyablement détruite par les troupes de Bachar El Assad et les avions de Poutine, sur ses habitants qui continuent d’y vivre - de survivre plus exactement – dans les décombres d’immeubles bombardés, sur ses médecins, infirmiers et autres soignants qui remontent un hôpital dès que le précédent est détruit par une frappe aérienne, qui soignent dans d’indescriptibles conditions les blessés qui affluent, qui récupèrent les enfants morts que leurs parents, leurs frères, des anonymes leur amènent dans l’espoir que…

Les images sont parfois à la limite du soutenable, mais elles sont indispensables pour saisir la barbarie d’un pouvoir qui s’attaque à son propre peuple, pour saisir également l’inanité de ceux qui, chez nous, proposent que l’on renvoie chez eux ces réfugiés.

De chez eux, ils n’en ont plus !

Quant à revivre cette horreur…

2016 : Waab El Kataeb, Hamza, son mari, Sama, leur fillette ont été évacués de cet enfer. La Turquie d’abord, puis la Grande Bretagne, le contact avec BBC4, la rencontre avec Edward Watts, co-réalisateur, qui a travaillé avec Waab pour faire d’un matériau brut un implacable film-documentaire qui sort en France le 9 octobre et qu’il est urgent d’aller voir.