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les mots de Momo
10 novembre 2020

DE L'AIR ! DE L'AIR !

« La majorité des cas que nous avons actuellement dans notre service de réanimation médicale a été contaminée dans le milieu familial ». Ainsi s’exprime Yves Le Tulzo, chef du service des maladies infectieuses et de réanimation médicale du CHU de Rennes. Sa conclusion : il faut porter le masque à la maison. Certains vont plus loin comme l’ancien directeur général de la santé William Dab qui suggère d’éviter les repas familiaux (cf. Ouest-France du 04 / 11 / 2020).

            Ce n’est pas la première fois que, en ce début d’automne, je lis ou j’entends que le virus aurait une prédilection pour l’intérieur. Se confinerait-il lui aussi ? En bon béotien que je suis, l’envie me vient de dire : si le virus se plaît à l’intérieur, quelle drôle d’idée de nous inciter à lui tenir compagnie ! Sortons plutôt ! De l’air ! De l’air ! D’autant qu’on nous conseille d’aérer nos logements.

 

air

            Je ne suis ni épidémiologiste ni virologue. Je suis un simple citoyen qui n’a pas envie que les hôpitaux si mal traités débordent. Pour cela je me conforme  aux consignes. Ceci dit, il faut bien vivre et mon épouse et moi sortons faire nos emplettes dans les petits commerces dits « essentiels » de notre commune. Trois constatations :

1)      Il y a plus de monde qu’en mars-avril, mais les gens que nous croisons respectent les gestes-barrière (au passage, « barrière » sans « s » final car ce n’est pas un adjectif mais un abrégé de « gestes qui font barrière », comme des « timbres-poste » sont des « timbres de la poste ». Fin de la leçon de grammaire). Il doit bien y avoir, comme partout, quelques récalcitrants. Nous n’en avons guère vu.

2)      J’ai l’impression que l’on risque moins de contracter le virus dans ces endroits que dans les grandes surfaces… et peut-être même que dans nos maisons ou appartements (cf. plus haut).

3)      Je ne peux m’empêcher de sourire en voyant les gens se balader avec un panier. Il est vrai (cf. attestation dérogatoire) que pour faire ses courses, aucune indication de temps ni de distance limites, alors que s’il s’agit simplement de « prendre l’air » c’est une heure maxi dans un rayon d’un kilomètre. Ça me rappelle lorsque, au milieu des années 80, nous habitions en Algérie ou encore les Pays de l’Est avant 1990 : tout le monde avec un cabas au cas où il se trouverait quelque chose à acheter. Nostalgie d’un monde disparu ? Certainement pas ! C’était « mieux avant » ? Mon œil !

 

cabas2

Mes achats, je les fais donc dans les commerces dits essentiels. Quant à la définition de ce concept flou, je ne développe pas. Se reporter à la chronique précédente.

            A propos d’essentiel, avez-vous remarqué qu’à un autre niveau la distinction semble également jouer ? Il y a les ministres essentiels auxquels les medias donnent la parole : Castex (évidemment), Véran (évidemment), Le Maire, Blanquer, Darmanin (ce dernier pour d’autres raisons) et, depuis les élections américaines Le Drian. Les autres semblent avoir disparu des radars. Sans doute non-essentiels, comme mon coiffeur ou mon libraire. Au fait (oui, d’accord ! C’est mon dada !) depuis quand n’ai-je pas entendu notre ministre de la culture, Roselyne Bachelot ? Sous cloche elle aussi comme ce qu’elle est censé représenter et défendre ? L’a-t-on mise au chômage technique ? Touche-t-elle des indemnités ? Est-elle partie prendre l’air ? Autant de questions sûrement non essentielles…

Allez ! Un petit détour hors de nos frontières. Ça y est ! Le bouffon de la Maison Blanche  est battu ! De l’air ! De l’air ! Inquiétant cependant de voir le nombre de gens qui ont voté pour lui (à peu près l’équivalent de la population française).

 

Trump

Inquiétant pour les USA certes, mais inquiétant au-delà de ce pays. Révélateur de la montée des populismes, de cet irrationnel, de ce monde de fausses informations, d’affirmations péremptoires et de complots qui infeste, tel un dangereux virus, une grande partie des sociétés. Il suffit de regarder en Europe : Grande-Bretagne, Hongrie, Pologne, Slovaquie, etc. Mais aussi ailleurs : Brésil, Inde, Turquie (dans ces deux derniers pays, la religion - hindouisme, islam – comme une couche supplémentaire), entre autres... Regardons-nous. Avez-vous noté que ces temps-ci il y en a une (dont je n’ai envie de citer ni le nom de famille ni le prénom de crainte qu’un virus infeste mon ordinateur) qu’on n’entend pas ? Et pourquoi parlerait-elle ? D’autres, hors de son parti, le font à sa place et elle sait que l’atmosphère délétère dans laquelle nous baignons joue en sa faveur. Et en face ? Rien ! Ou si peu. Ce n’est pas simplement d’air dont on a besoin, mais d’un bon coup de vent.

 

vent

Petite note finale et certainement non-essentielle.

Vendredi dernier Arte diffusait un film intitule The Bookshop (La Librairie in French in the text). Les déboires, dans les années 50, d’une jeune femme qui ouvre sa librairie dans un petit village de la côte anglaise. Film déjà vu au Festival du Film Britannique de Dinard il y a deux ans. Revu aujourd’hui avec d’autres yeux. Des yeux actuels. Un plaisir.  

Une bouffée d’air.

 

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  • Il s'agira de donner des avis sur des lectures et sur des événements culturels en général. Mais des éléments portant sur l'actualité ou sur des voyages ne seront pas oubliés. Le tout, si possible, avec de l'humour et de l'humeur.
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