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les mots de Momo
14 avril 2020

AUX CONFINS D’UN MONDE

 

 

Semaine 4

 

Qu’est-ce qui est roux, a une queue en panache et suscite des commentaires ? Facile !  .

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 UN  ÉCUREUIL

D’aucuns me signalent que ce doit être celui qui venait régulièrement les visiter alors qu’il habitait un arbre, depuis lors abattu, près de chez eux. Il serait donc venu s’exiler chez nous. Un réfugié, un migrant, un clandestin (même pas confiné) dans notre jardin ! Ciel ! Devons-nous le dénoncer aux autorités ? Devons-nous, il paraît que ça se fait en ce moment, céder aux sirènes de la délation ?...

D’autres prétendent que ce véloce animal, symbole d’un établissement financier bien connu, serait une sorte de chercheur de trésor. Je m’explique. Selon ces mauvaises langues, mon épouse et moi aurions enterré nos économies au pied d’un arbre, ou ailleurs dans le jardin, et cet emblème d’épargne voudrait les récupérer. Lui qui a mis bien du temps à repérer les quelques noisettes que nous avions semées sur la pelouse (la Pâques des écureuils !) !... Quant à nos économies !...Laissez-moi rire…

Evidemment, j’entends déjà les complotistes insinuer que ces noisettes n’auraient été placées là que pour détourner l’attention de l’animal. Bref, qu’elles n’auraient été, si je puis m’exprimer ainsi, que l’arbre destiné à cacher la forêt… Nous serions donc des Machiavel,, voire des Balkany. Rien ne nous aura été épargné.

Laissons là ces élucubrations, mais restons dans le domaine de la nature. Ça y est ! Le muguet est en clochettes ! Nous en ferons de petits bouquets que nous déposerons, munis de nos attestations, aux portes de ceux et celles qui ont la chance d’habiter dans un rayon d’un kilomètre autour de chez nous afin de fêter le printemps. Désolé pour les éloignés, mais ces quelques brins virtuels leur sont offerts en guise de consolation.

 

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Printemps ! Un printemps quasi estival. Or, le 9 avril, nous avons trouvé dans notre boîte à lettres une enveloppe contenant une longue missive. Un couple d’amis qui habite un village des Vosges, dans le Grand Est, en plein cœur de l’épidémie, se rappelait ainsi à notre bon souvenir. Dans leur courrier, ils se réjouissent d’avoir au moins la possibilité de sortir dans leur jardin, mais se désolent de ne pas pouvoir en profiter suffisamment. La faute à la météo : gelées, froid, vent, pluie et même neige. Double peine chez eux alors qu’ici, depuis le début du confinement, le soleil est plutôt généreux. En regardant mieux, j’ai constaté que la lettre avait été commencée le 27 mars, déposée dans la boîte (le cachet de la poste faisant foi) le 1er avril et avait donc mis huit jours pour parcourir à peine plus de 700 kilomètres. Il n’empêche, le pays fait le grand écart. Même le climat ne sait plus où donner de la tête.

Au bout de la quatrième semaine, ne sommes-nous pas comme lui ? La tête (et le reste du corps) un peu dans le jardin, mais à force de désherber, cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, les déchets verts s’accumulent. Les déchetteries sont fermées, le bac à compost a une capacité limitée… un peu dans la maison, mais ménage et rangement, pour nécessaires qu’ils soient, manquent totalement de séduction. Il y a bien le bricolage, mais les magasins sont fermés. Ils ont ouvert des drive, me souffle-t-on. Il suffit de commander, mais devant mon ordinateur, en fait avant même de l’allumer, j’hésite : commanderai-je le bon produit ? Et si je me trompe de référence ?... Ceux qui connaissent mon goût immodéré pour ce genre d’activité manuelle ne seront guère étonnés. Je procrastine sec. Qu’à cela ne tienne, il reste des films à voir ; des documentaires à visionner ; un jeu de scrabble où j’ai encore une belle marge de progression (samedi et dimanche j’ai enfin gagné !) ; des livres à lire (Le Pays des autres – Leila Slimani, j’en reparlerai peut-être plus tard) ; de vieilles aventures d’Astérix à redécouvrir et, pour certaines, à découvrir (que ne déniche-t-on pas au fond des placards quand on les range ?) ; des CD à écouter ; de l’espagnol à travailler ; du farniente sur la terrasse ; les plaisirs de la table et de l’apéro que ce soit à deux ou en groupe grâce à la technologie moderne, chacun chez soi mais tous ensemble ; quelques sorties, courses ou balades, toujours attestation en poche ; navigation sur internet ; avancées exponentielles dans la maîtrise des potentialités de nos smartphones ; communication à distance avec les uns et les autres ; reprise de contact avec des personnes que la vie nous a fait perdre de vue ; écriture, ces lignes que votre œil en train de déchiffrer par exemple…

Autre chose. Le verdict est tombé : quatre semaines supplémentaires à être confinés. A défaut d’oracle, hier soir c’est le président qui a parlé. Beaucoup de choses sont arrêtées depuis bientôt un mois ce qui génère bien sûr des risques pour l’économie avec tout ce que cela impliquera comme conséquences et ce n’est pas anodin. On entend déjà le MEDEF annoncer qu’il faudra travailler plus longtemps, dire adieu aux congés, aux jours fériés, etc. Bref double peine pour ceux et celles qui se seront décarcassé.e.s au plus fort de l’épidémie au risque d’y laisser leur santé, voire leur vie. Décidément certains n’apprennent jamais rien !

Sur un autre plan, ce que je crains pendant ce temps supplémentaire de confinement, c’est la montée d’un ras-le-bol, d’incivilités, de comportements non respectueux des règles. Je pense surtout aux gens qui vivent à plusieurs parfois dans de petits espaces. Et comment ne pas le comprendre ? Même si pour de nombreuses personnes avec lesquelles j’ai pu échanger le respect des règles reste une norme consentie, je sens dans leurs paroles une exaspération croissante. Je n’oublie pas non plus les données qui nous arrivent sur l’augmentation des violences intrafamiliales, femmes battues, enfants maltraités. Tout cela doit / devrait nous inciter à réfléchir. Il y a l’économie, peut-être, pourtantn’oublions pas, primordial à mes yeux, le social. Il y a la santé physique, essentielle. Mais il y va aussi de la santé mentale de toute une population et des si fondamentales relations sociales. Toute mesure, nécessaire et bonne à un moment donné, a ce que l’on appelle des effets pervers qui, à l’usage, peuvent prendre le dessus et la rendre contre-productive. Une société à repenser. Une solution ?... Contrairement à bien des donneurs de leçons, experts officiels, soi-disant experts, experts autoproclamés, je n’ai aucune compétence pour en proposer, sinon inviter à réfléchir individuellement et collectivement. Que le monde d’après ne se réduise pas au monde d’avant.

Mettons-y de la couleur.

 

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A la semaine prochaine. En attendant prenez soin de vous.

Je vous embrasse… virtuellement.

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Commentaires
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