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les mots de Momo
28 novembre 2013

PETIT ELOGE DE LA NOUVELLE - 2ème EPISODE

    Retour donc sur mon "petit éloge de la nouvelle" publié ici même il y a quelques temps. Défense, dérisoire mais nécessaire, d'un genre mal aimé des éditeurs et de certains libraires, sous le prétexte hautement culturel que "ça ne se vend pas". Otez-moi d'un doute : Alice Munro, prix Nobel de littérature 2013, excusez du peu, n'a-t-elle pas publié que des nouvelles ?...

    Jacques Gaillard, lui, n'a pas, à ma connaissance, eu de prix. Mille et une Nuits a édité, en 2005, son recueil intitulé Amours tordues. Cinq textes courts aux titres exclusivement féminins : Minna, Héléna, Léonora, Barbarella, Elisa. J'avoue que la première (Minna) aurait pu me décourager surtout à cause de ses mignardises et afféteries stylistiques, également en raison de son thème : la relation compliquée entre Minna et Ludwig, musicien sourd et alcoolique de l'époque du Romantisme allemand (si ça vous rappelle quelqu'un, vous avez raison). Par contre, les quatre suivante m'ont immédiatement réconcilié avec leur auteur qui y mêle subtilement humour, émotion, réflexion. Quelle jubilation dans l'osmose entre ces deux péchés capitaux (capiteux ?) que sont la gourmandise et la luxure chez Héléna ! Quel plaisir à se plonger dans le journal où Superman note ses rapports avec d'autres super-héros : Batman, Spiderman, Catwoman et, bien sûr, Barbarella. Pas facile d'être un super-Eros quand on est un super-héros! Quant à Léonora et Elisa, elles sont plus émouvantes, plus profondes aussi au bout du compte par la réflexion qu'elles suscitent sur le mensonge ou le mariage. Il est bien connu qu'une sardne a bloqué le port de Marseille. Peut-être sait-on moins que Valence n'est peut-être pas Valence... Je ne suis, hélas, pas certain que cet ouvrage soit encore disponible. Il doit bien y avoir des bibliothèques qui en ont quelques exemplaires en stock.

    Pas de problème de cet ordre avec le classique qu'est devenu La Solitude du coureur de fond d'Alan Sillitoe. Cette 'Long short story" (environ 60 pages), selon la savoureuse expression anglaise, date de 1959, mais ce récit à la première personne d'un adolescent, "pensionnaire" d'une maison de correction, qui s'entraîne pour une course que, bien que, et de loin, le meilleur, il ne veut pas gagner, par honnêteté, est d'une force, d'une intransigeance que sa brièveté met en relief.

Car c'est là la force de la nouvelle (à condition qu'elle soit bien menée) : elle est diététique : pas de graisse, pas de boursouflure. Mais en plus, elle est souple : amour, humour, émotion, cruauté... tout peut s'y trouver... concentré. Mais encore, elle se transporte aisément, elle se lit vite et dans notre monde pressé, n'est-ce pas un atout ?... Bref, elle a de nombreuses qualités. Alors pourquoi ne se vendrait-elle pas ? Mesdames et Messieurs les éditeurs et libraires, encore un effort !...

Autre chose, qui n'a rien à voir, j'aurais aimé vous parler d'Henri, le nouveau film de Yolande Moreau que j'ai eu la chance de voir en avant-première au ciné-TNB de Rennes la semaine dernière. Pas le temps ici ! Je me contente de vous renvoyer vers le site de L'Imprimerie Nocture (http://www.imprimerienocturne.com). Le film sera visible sur les écran le 4 décembre...

... et c'est une bonne nouvelle !...

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  • Il s'agira de donner des avis sur des lectures et sur des événements culturels en général. Mais des éléments portant sur l'actualité ou sur des voyages ne seront pas oubliés. Le tout, si possible, avec de l'humour et de l'humeur.
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